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Météosaure

Publié le par Saintex

Mardi 24 janvier 2017                                               Chronique des profs n°5

La montagne de neige a accouché d’une souris blanche !

Depuis hier les prévisionnistes de la météo canadienne annoncent une tempête de neige qui doit débuter dans le courant de la nuit de lundi à mardi et prendre de l’ampleur dans la journée. Des « tombées » de neige abondantes sont prévues, 10, 15 ou 20 cm cumulés selon nos interlocuteurs. Conséquence : les bus jaunes qui assurent une bonne partie de la desserte et des déplacements scolaires resteront au dépôt par mesure de précaution. Ici, on ne mélange pas la mayonnaise avec le blanc en neige !

Nous sommes donc prévenus : il nous faudra peut-être activer un premier plan B ce mardi.

Parce que nous sommes très consciencieux, nous nous levons vers 4h du matin pour constater l’état du manteau neigeux. Tiens, les flocons ont épargné notre rue et peut-être même les voisines ! Sans doute à l’heure du clairon, trouverons-nous un paysage blanchi comme promis !

Ah non ! Au petit jour, pas la moindre pellicule de neige ! Pire, il pleut !  Arrivés bien avant les élèves à l’école Gisèle Lalonde, la traversée de l’immense parc de stationnement est l’occasion pour nous d’un match France-grésil car la température a chuté à l’instar des blousons rouges hier.

Pas de neige mais pas de bus non plus. Il nous faudra circuler au moyen des transports publics. Encore faut-il que la totalité des élèves ait rejoint l’école. Les parents ou les ainés des correspondants doivent donc se substituer à nos trampolines jaunes qui véhiculent d’ordinaire cinq collégiens français. L’aiguille tourne et Naomi nous manque. Elle n’a pas trouvé de taxi ; le papa de sa correspondante a emporté à son travail les trousseaux de clés des deux voitures familiales…. Finalement, nous la retrouvons à la station de l’OC Transport, à 500 mètres de l’école. Retardés par des jambes courbaturées et des coccyx encore douloureux, nous voyons un premier bus nous passer sous le nez…. Notre « itinéraire » initial prévoyait un début de visite du musée du jour à 10h. Nous accuserons un retard de trois-quarts d’heure après une petite randonnée pédestre de 15 minutes dans les rues d’Ottawa.

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Météosaure

Le Musée de la Nature d’Ottawa est un grand bâtiment néo-gothique édifié sous le règne de la reine Victoria et entièrement modernisé à des fins muséographiques. Aujourd’hui comme hier, nous serons le seul groupe sur place, les enfants d’Ottawa, privés de transports scolaires sont restés en classe ou, comme bon nombre d’élèves de l’école Gisèle Lalonde ont pris prétexte de la tempête annoncée et de la suppression des bus jaunes pour demeurer à domicile.

Pas de visite guidée ici, nos collégiens circulent librement dans les salles d’exposition. Une condition cependant, former des petits groupe de plus d’une unité.

Avant de poursuivre la visite, quelques observations individuelles préalables s’imposent :

Si l’on observe attentivement les nombreuses photographies collectives proposées sur le blog de l’échange, on peut aisément repérer un étourneau sansonnet au milieu des rouges-gorges. Nathan, car c’est lui le sturnus vulgaris a oublié,  - le premier de nos élèves cette année- son blouson rouge. Sa distraction lui vaudra bien des remarques ironiques de la part de son trio de professeurs et la promesse d’un commentaire dans la chronique du jour ! Voilà qui est fait !

Autre étourdie, notre chère Célestine, qui dès le soir de notre arrivée mercredi,  égara son titre de circulation dans les bus publics moins d’une heure après sa distribution. De sorte que monsieur Legay a dû sacrifier le sien et recourir à une liasse de tickets en remplacement. Il a été donc convenu unilatéralement qu’en contrepartie de ce renoncement, Célestine lui offrira un croissant avant notre départ.

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Enfin, sur les clichés, vous pourrez noter qu’Eva est venue avec sa bande. En effet, victime hier d’une fracture foulée de l’entorse du poignet, elle a été prise en charge par notre infirmière Amélie Pr qui visite naturellement et sans que nous sachions vraiment pourquoi un musée canadien avec un rouleau de bande de soin de 25 mètres de long au bas mot.

Quant à Samy, au risque de décevoir ses nombreux admirateurs, nous n’avons rien à en dire car il a réalisé aujourd’hui un parcours sans faute. Il avait pensé en effet à se munir d’un sac à dos, d’un crayon, d’un blouson rouge, de son argent de poche et d’une tuque …. Ce qui n’était pas le cas de nombre de ses camarades qu’il a fallu sermonner pour ce dernier oubli alors que les températures fléchissent les genoux et que la neige est instamment invitée à tomber.

Parmi tous ceux qui n’ont pas la tête près du bonnet, nous comptons Kassandre. Quand nous patinions sur le sentier englacé du Lac aux Loups, Kassandre aurait aimé qu’on l’autorisât à porter sa chapkasque au lieu d’une véritable protection pour le patinage, ce qui lui fut refusé. Si bien qu’aujourd’hui, elle ne porte ni l’un ni l’autre (Bon, en même temps un casque de patinage au musée…) et qu’il faut insister pour qu’elle se couvre le chef d’une capuche au minimum.

Ah la capuche, quelle merveilleuse invention ! Robin, Lola, Baptiste B, Chloé et Clément l’adorent tant qu’ils en dédaignent la tuque. (Tout en faisant mine d’en porter une !). Amélie Pr n’a pas développé la même stratégie d’évitement. Elle a bien mis son bonnet …….mais nous dit-elle plusieurs fois « dans la poche arrière de son sac »……où curieusement il n’est pas !

Tant et si bien qu’au moment de se quitter, à l’heure des annonces et des consignes pour le lendemain, nous rappelons que l’absence de bonnet ou de chapka, bref de tuques avec ou sans pompon sera sanctionnée d’une privation d’activité. Le froid revient et il est nécessaire que nos collégiens abandonnent les habitudes prises lors des premiers jours.

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Les vingt-cinq blousons rouges et le pull noir partent explorer le musée avec leur quiz à la main. Dans la première salle, des dinosaures nord-américains attendent le visiteur d’une patte ferme. Les tricératops, mégacérops, vegaceratops, diplodocus, élasmosaure, mosasaure, plésiosaure et autres bestiolosaures sont superbement exposés devant et au -dessus des visiteurs. Nous faisons connaissance avec Judith, un sympathique Spiclypeus shipporum, identifiée récemment comme une nouvelle espèce de dinosaure à cornes nord-américain pourvu d’une élégante couronne d’épines triangulaire sur laquelle faire reposer la tuque. 

La vigilance reste de rigueur devant de tels prédateurs et Baptiste B échappe de justesse à la gueule d’un tyrannosaure Rex tandis que Célestine affronte sans sourciller un chasmosaurinée de belle taille.

A la différence d’Eva qui fait des câlins aux tyrannosaures, Amélie Pr éprouve une certaine crainte de ces géants du passé lointain de la terre et elle n’est d’ailleurs entrée dans la salle qu’à reculons.

Un peu plus loin, ces deux demoiselles choisissent de trouver le questionnaire décidément trop dur et elles renoncent à répondre à une question relative à un ambulocetus (sorte de crocodile qui a vécu voici 50 millions d’années) alors que la réponse se trouve pourtant dans la vitrine juste derrière elles.

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Nathan découvre un animal hybride, le bison musqué, tandis que plusieurs de ses camarades s’interrogent pour savoir si orignal est bien orthographié et s’il n’y manquerait pas un deuxième i. Justine et Lola, dubitatives depuis le kahoot, ont enfin acquis la conviction que la queue plate est bien celle du castor et que la marmotte en l’affaire est une usurpatrice. Juliette est fascinée par l’ours blanc qui dévore la main de Roman. Leslie est enthousiaste et répète à la cantonade que c’est le musée qu’elle préfère ! « Je le préfère même au musée des enfants » C’est dire !

L’étage supérieur est consacré aux insectes et aux oiseaux. Y découvrant la présence d’arachnides de belle taille du type mygale et tarentule, Nathan traverse la salle au pas de course, sans doute pour échapper à un spécimen évadé. Emue, Leslie pour sa part ne parvient pas à s’approcher d’une table où est posée la peau d’un serpent qui a mué. En compagnie de madame Antonini et conseillé par leur coach Robin, Eva, Samy et surtout Amélie Pr battent le record du monde de saut de sauterelle sur tapis.  Robin, dans la salle voisine, s’extasie devant son porte-bonheur qui plane au -dessus de sa capuche. L’aigle royal impressionne en effet par son envergure. Lola cherche en vain le volatile symbole de l’Ontario tandis que Leslie demande depuis l’autre bout du hall du musée si elle peut répondre en anglais. Oui, lui répond madame Antonini. Non dira le soir monsieur Legay en la notant.

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Le repas est rapidement expédié et nous repartons à pied à travers les rues blanchies d’Ottawa. Car la neige prévue est bien là. Non pas les quantités annoncées mais quelques centimètres qui enveloppent joliment le paysage urbain. Un détour rapide par une boutique de souvenirs distincte pour chaque groupe et nous reprenons le bus de l’OC Transport à la station centrale de Mackenzie King en direction du Boulevard Millenium, à une heure de route. En dix minutes, les neuf membres du groupe des Verts ont réussi à dépenser quelques sous en cadeaux.

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Il neige, il neige et le bus est plein. Baptiste B fait de la musculation accroché aux poignées de maintien qui pendent du plafond ; pas de place assise libre pour lui ni pour Héloïse  qui stationne sur les cuisses de Sarah. Roman fait de l’humour et ses amis lui demandent d’arrêter. Dorian discute avec un voyageur francophone.

A deux stations de l’arrivée, monsieur Legay invite tout le monde à descendre. Baptiste B, obéissant, a obtempéré et, le premier –et le seul-, a déjà sauté dehors quand monsieur Legay se ravise et que le bus repart. Tout le groupe éclate de rire. Baptiste nous rejoint en souriant quelques centaines de mètres plus loin.

De l’arrêt de bus à l’école, il faut compter dix mille flocons au m2. Mais cela ne suffit pas à Gwendoline qui décide de nous faire le renne des neiges en marchant sur le bas-côté plutôt que sur le trottoir encore peu enneigé. Elle s’enfonce jusqu’aux genoux et tombe dans la poudreuse sous les rires de Lola et de Justine. Bienvenue au Canada !

A 15h30, l’école est silencieuse. Tous nos blousons rouges ont retrouvé leur correspondant.

Demain est un autre jour.

 

DR

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A 15h30, l’école est silencieuse. Tous nos blousons rouges ont retrouvé leur correspondant.

Demain est un autre jour.

 

DR

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L
Encore une merveilleuse journée. Vive la préhistoire et ses dinosaures dont nos enfants ne se lassent pas :-)<br /> Et vive la neige et le froid !!!
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S
Toujours aussi ravie de vous lire. <br /> Encore une magnifique journée et pleins de beaux souvenirs.<br /> Vivement la suite
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C
Ça va c'est pas trop cher payé un croissant pour un pass de bus!!
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P
Un touriste se reconnaît au premier coup d'oeil. C'est un individu habillé d'une manière telle que, s'il se trouvait dans son propre pays, il se retournerait dans la rue en se voyant passer.
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V
toujours aussi agréable de vous lire, encore une belle journée pour nos blousons rouge et 1 noir
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I
C'est tellement agréable de démarrer la journée, emplie des aventures de nos blousons rouges (ou presque rouges !)
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V
Quel plaisir de vous lire au réveil!! <br /> Encore une fois beaucoup de détails et de sourire
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