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Chronique de DR samedi 20 février

Publié le par Saintex

Samedi 20 février

Ils sont arrivés les uns après les autres, tirant d'énormes valises ou portant de gros sacs volumineux qu'ils déposent à l'entrée. C'est la dernière fois qu'ils pénètrent dans l'école Gisèle Lalonde, la dernière fois qu'ils s'assoient dans l'agora . On devine les cœurs gros et l'émotion qui affleure sous une excitation factice. Chaque paire de jumeaux semble inséparable, plus encore chez les filles que chez les garçons qui préservent les apparences et masquent mieux leurs sentiments. On propose une photo de groupe. Jeunes français et jeunes canadiens mélangés posent tous ensemble à l'exception de quatre d'entre eux qui nous ont rejoints quelques minutes trop tard. On s'embrasse, on se remercie, on se fait mille promesses, on s'étreint. Dans un même élan, on enlace la ou les copines préférées de sa correspondante puis on s'étreint encore. Les regards s'embuent, les mains se nouent. Partir est un arrachement. Comment mieux mesurer la réussite et la qualité de notre échange que l'intensité de ces instants ? Les amitiés ont pris racines en moins de deux semaines et les moments partagés ont compté double. Les parents qui assistent à la scène sont nombreux à nous dire leur satisfaction et leurs propos font écho à ceux de nos collégiens.

Il neige sur nos adieux. De gros flocons voltigent autour des ultimes embrassades. Cette fois, les dernières digues ont lâché et les larmes ruissellent abondamment: « On se contacte sur msn, hein ? », « rendez-vous sur facebook !», « merci, merci encore, merci pour tout ». Plusieurs mamans canadiennes embrassent affectueusement les petits français. Certaines les invitent à revenir prochainement. Ils se laissent pousser vers l'autocar non sans une dernière étreinte, un dernier p'tit bec. A bord du bus, tout le monde se plaque contre les vitres. On se fait des grands signes. Au mieux les yeux sont rougis, au pire c'est un immense chagrin qui se poursuivra longtemps après que l'autocar ait quitté Ottawa. Derrière nous la façade moderne de l'école Gisèle Lalonde s'éloigne, se réduit, puis disparaît.

Comme disait Jules César, celui des sandwiches aux épinards: « on est venu, on a vu, on a vécu ».

Au long des kilomètres, doucement, les larmes se raréfient. Il a fallu consoler, évoquer la venue de nos amis canadiens au printemps, suggérer la reprise de la correspondance électronique, parler de voyages futurs... Le regard perdu au loin, les yeux encore humides et brillants, chacun se remémore les 15 jours passés. On se raconte pour la énième fois, tel épisode du séjour, telle anecdote partagée en famille. Julie seule reste longtemps inconsolable. Mais, peu à peu, la tristesse s'estompe et la perspective d'une dernière journée au Canada occupe désormais les esprits.

La visite guidée dans le vieux Montréal ne laissera probablement pas à nos 24 néo-franco- ontariens un souvenir impérissable. Non pas que notre guide, porteur d'un joli nom breton, n'ait pas fait son possible pour susciter et conserver leur attention mais l'appel du ventre et le désir irrésistible de quelques- uns d'ajouter des cadeaux aux achats précédents, des souvenirs aux souvenirs, les détournent pour la plupart de l'ancienne bourse anglaise, des trois cours de justice ou de la statue dédiée aux fondateurs de la cité notamment Paul de Chomedey de Maisonneuve et Jeanne Mance.

Repas vite expédié dans un Mac Donald couleur locale, c'est à dire semblable à tous les établissements de cette marque partout dans le monde, où Jean- Charles, à nouveau dans son élément , engloutit voracement cinq hamburgers coup sur coup.

Le vélodrome construit pour les jeux olympiques de 1976 a été habilement transformé en un espace zoologique et botanique, le biodôme. On nous y présente dorénavant un autre cycle, celui des saisons, et nous parcourons la forêt tropicale avec caïmans, paresseux, perruches et perroquets.( nous avons dans l'autocar deux de ces espèces sur quatre), la forêt boréale avec porcs-épics, lynx et castors ordinaires c'est à dire pourvu d'un banal appendice caudal, puis les paysages arctiques et enfin les abords de l'océan peuplés d'anémones et d'étoiles de mer et survolés par de nombreuses espèces d'oiseaux.

 

 

Un dernier détour par la boutique du musée puis retour à l'autocar pour un court trajet jusqu'à l'aéroport international. Nous arrivons plus de trois heures avant le décollage mais la file d'attente à l'enregistrement des bagages est fort longue et le personnel d'Air Transat à Montréal n'a pas la souplesse ni l'amabilité de celui de Paris. Nos collégiens qui ont acquis un peu d'expérience se regroupent par deux ou trois afin de présenter leurs bagages ensemble. Bien leur en a pris car nous allons vivre un premier moment d'extrême tension avec la pesée de la valise (la malle ?) de Julie à qui l'agent d'enregistrement annonce qu'il lui faut acquitter un modeste supplément de 100 dollars canadiens en raison d'un minuscule excédent de 5kg. Julie, qui jette des regards affolés autour d'elle, est décomposée et son visage passe alternativement du rouge cramoisi au blanc pâle. Par chance, les copines venues sans poids et haltères, sont largement en dessous des 23kg autorisés et les trois bagages sont collectivement avalés par le tapis roulant.

Deuxième acte: Joshua, qui a selon toute vraisemblance pillé une érablière, est refoulé pour le même motif. Rouge comme un pivoine, il transfert alors une partie de ses effets dans le bagage de Margaux qui lui a offert l'hospitalité. Sauf que la pauvre Margaux à son tour dépasse le poids toléré. Vite, on vide les valises et on remplit les sacs à dos qui sont pleins à craquer. Ça passe de justesse. Mais ça passe.

Quelques instants plus tard, franchissant le portique de contrôle, Morgan abandonne généreusement à la police des frontières du Canada, la presque totalité de sa trousse de toilette qu'il a oublié de placer dans son sac de voyage. Il n'y aura heureusement pas d'autres incidents.

Pour sa part, Pauline qui souffre toujours de son genoux et qui serre les dents depuis trois jours, bénit les tapis roulants du terminal. Tout notre petit monde se disperse à la recherche d'une pâtisserie, d'un sandwich, d'une pizza ou de confiseries et l'on dépense sans scrupules les derniers dollars encore en poche.

Nous embarquons à l'heure prévue mais nos élèves, désappointés, sont dispersés dans l'appareil de sorte que nombre d'entre eux veulent changer de place. Ce qui n'est pas toujours facile ou souhaitable.

20h15, heure locale, l'avion prend son envolée. Nous quittons le Canada qui nous a si formidablement reçu.

Tous, jeunes et moins jeunes, avons conscience d'avoir vécu une expérience inoubliable et unique. Un premier chapitre se ferme, un autre doit s'ouvrir prochainement. L'aventure continue !

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M
<br /> oui mais bon, Joshua m'as donné les sirops d'érable et cela a pesé plus de 5kilos !!<br /> <br /> merci pour ce voyage inoubliable!<br /> <br /> <br />
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F
<br /> je confirme pour les livres<br /> merçi pour ces fabuleux souvenirs que vous avez offerts a nos enfants<br /> a jamais l année de 4 eme sera gravé dans leur memoires grace a vous et aux canadiens .<br /> merçi encore pour votre travail car c est du travail<br /> et bonne vacances<br /> <br /> <br />
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F
<br /> cher DR<br /> si ma valise depasée le poids ce n est pas a cause du sirop d érable mais des livres que j ai rammené 1 livre de peinture pour maman 200pages ,un livre de dessin pour jordan 250, pages un coffret<br /> livres sur les jo pour papa et un dictionnaire de cinema pour joris et seulement 4 sirops d erable c est la culture qui pese lourd ....<br /> <br /> <br />
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V
<br /> sniff, les garçons se sont retenus mais il n'y a pas moins d'émotions dans leur propos et c'est avec regret que kévin laisse derrière lui un pays fort acceuillant,respectueux envers tous et au<br /> dévouement certain. Il aurait tellement aimé continuer à faire les cours à Gisèle Lalonde et surtout faire de l'escalade avec pascale...la rentrée scolaire va être dure !!!!<br /> merçi à nos amis canadiens et nos 3 célèbres profs de st ex<br /> <br /> <br />
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W
<br /> DR - 1 WC - 0<br /> <br /> <br />
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D
<br /> Je maintiens ma version Julie. Dans l'autocar, tu étais inconsolable ! Aurais-tu oublié tes propres paroles ? Certes, cela n'a pas duré jusqu'à Montréal....mais tu as gagné haut la main le concours<br /> des larmes ce qui n'a rien de déshonorant.<br /> Du drame, non, chère Wendy. Mais de l'émotion, oui, beaucoup et grâce à vous tous.<br /> <br /> <br />
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W
<br /> Bonjour Julie,<br /> <br /> N'as-tu pas remarque que M. DR ecrit presentement une ebauche de roman? A Ottawa, on sortirait maintenant les violons...Il doit y mettre du drame, alors...<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Vivement Mai !!!!!<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Pour la valise c'est vrai c'était 15dollards par kilos mais pour que j'étais inconsolable c'est pas vrai !!<br /> <br /> <br />
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